« Les grands travaux de la gauche doivent impérativement être engagés »
mardi 9 juin 2009
La Gauche vient d’essuyer un cruel échec aux élections européennes. Dès lors, comment le Parti socialiste européen (PSE) entend-il se positionner au sein du Parlement européen ?
Nous devons d’abord mesurer l’hégémonie de la droite sur le Parlement, marquée par la montée en puissance des conservateurs et des nationalistes. Ce qui nous contraindra à chercher en permanence des majorités avec les Verts et les libéraux progressistes pour tenter de faire contrepoids aux décisions auxquelles nous ne serons pas favorables. Certains sujets sont cependant transversaux, à commencer par la question des services publics, le plan énergie-climat ou bien encore l’harmonisation fiscale sur laquelle des avancées sont nécessaires.
Quel sens faut-il accorder à ce scrutin ?
Il faut relativiser le résultat de ces élections qui restent très particulières. Après le cruel échec de Michel Rocard, en 1994, la gauche emportait la mise, trois ans plus tard. En 1999, c’était au tour de la droite d’essuyer un revers retentissant, avant de gagner la présidentielle de 2002. Gardons-nous surtout de tout remettre en cause. Je note toutefois l’absence de l’électorat populaire qui ne se reproduira pas nécessairement lors des prochains scrutins.
Nous devons impérativement tirer les conséquences de cet échec. Et, pour être clair, la question du leadership reste accessoire. Les grands travaux de la gauche doivent impérativement être engagés. Il n’est que temps d’avancer sur le terrain des idées. Nous avons besoin d’un programme et d’une ligne stratégique clairs, en inventant une autre façon d’investir le champ politique.
Quelles seront vos priorités en tant qu’eurodéputé ?
J’entends porter une attention particulière aux affaires étrangères, sur lesquelles l’Europe est trop longtemps restée absente, en portant l’effort sur la Méditerranée. Sujet majeur s’il en est, d’un point de vue géopolitique et économique. Je souhaite également assumer pleinement mon rôle d’animateur du débat en Rhône-Alpes, en PACA et en Corse. Et participer, de plain-pied, à la relance de l’engagement européen de la Gauche.
Il me paraît indispensable, enfin, de poursuivre l’effort engagé sur la régulation des activités dans les paradis fiscaux. Beaucoup de choses ont été faites, mais nous devons avancer. Au cours de la précédente mandature, nous avons adopté la troisième directive anti-blanchiment. Nous devons poursuivre sur cette voie.
Propos recueillis par Bruno Tranchant
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