Rencontre avec ... Maurice MICHEL
Maurice Michel, secrétaire de la section de Chevilly-Larue du Parti Socialiste
mercredi 4 février 2009
À la suite du congrès de Reims, vous avez été élu secrétaire de la section de Chevilly-Larue du PS. Pouvez-vous vous présenter rapidement ?
Je suis retraité de la Fonction Publique où j’ai exercé, après une courte expérience dans le privé d’ouvrier sur bois, d’abord les fonctions d’inspecteur du travail pendant 20 ans, puis celles de directeur de l’emploi et enfin d’IGAS. Toute ma carrière s’est déroulée dans le secteur social, mais c’est le métier d’inspecteur du travail qui a décidé de mon engagement politique et qui m’a donné le goût de me battre aux côtés des plus faibles.
Comment abordez-vous cette fonction ?
Avec la conscience des difficultés et l’espoir de la renaissance. Les difficultés, tout le monde les connaît aussi bien au niveau national qu’à Chevilly-Larue. Après un congrès de Reims chaotique, notre 1ère secrétaire Nationale, Martine Aubry, a lancé les bases du renouveau du Parti ; elle devrait trouver prochainement la voie d’une coopération fructueuse avec Ségolène Royal et les autres personnalités de notre parti, elle l’a confirmé dimanche 1er février devant tous les secrétaires de section rassemblés à la Mutualité. À Chevilly-Larue, après les élections municipales qui ont vu quelques socialistes choisir avec la fédération socialiste du Val-de-Marne une autre voie que celle adoptée par la section, il faut aussi rassembler. Comme je l’ai dit aux vœux de la section le 16 janvier dernier, je ne veux pas faire de distinction entre les socialistes et ma tâche est de les réunir tous pour faire en sorte que le PS soit une force cohérente pour la Gauche chevillaise. Tous les socialistes chevillais étaient aux vœux de la section, tous les socialistes étaient dans la rue le 29 janvier aux côtés des syndicats. Ce sont des actes aussi naturels qui fondent une renaissance du socialisme et je veux engager la section dans cette voie à Chevilly-Larue : j’ai l’ambition d’être le secrétaire du rassemblement dans l’action.
Oui, mais concrètement, comment pouvez-vous faire avec des socialistes à la fois dans la majorité et l’opposition municipale ?
Effectivement ce n’est pas facile. Mais, je crois que le dialogue et le travail au sein de la section, qui est la maison commune, permettront des rapprochements et de nouvelles possibilités de bâtir l’avenir. J’ai la conviction que tous mes camarades, quel que soit le positionnement de chacun, souhaitent jouer la carte de l’apaisement. Je l’ai vérifié à notre cérémonie des vœux, qui, je le rappelle, a rassemblé tous les socialistes. C’est un premier pas. Après le travail en section, il faudra aborder celui au sein du conseil municipal. Ce sera probablement un peu plus difficile. Des socialistes sont engagés à la fois dans la majorité municipale et dans l’opposition, mais une opposition constructive guidée par le seul souci de l’intérêt général. Il faudra sans doute trouver avec l’ensemble des forces de Gauche au Conseil un mode de fonctionnement original permettant à la municipalité de mettre en œuvre sa politique et aux socialistes de faire valoir leur identité. Nous n’avons pas aujourd’hui les réponses, mais c’est dans ce sens que nous devons travailler.
Notre pays entre en récession : pensez-vous que le plan de relance du gouvernement peut l’enrayer ?
Non, nous n’entrons pas en récession, nous sommes, hélas, en plein dedans, et, sans doute que le pire est devant nous. Le dernier chiffre connu de la montée massive du chômage en décembre dernier est inquiétant. A mon avis, la droite, anesthésiée par les promesses du président de la République, n’a pas pris la mesure des difficultés qui s’abattent sur nos concitoyens. Son plan est un plan riquiqui et un plan bancal, voué malheureusement à l’échec, en dépit des efforts de communication du Gouvernement pour faire croire le contraire.
Un plan riquiqui parce qu’il n’est pas massif ; les 27 milliards annoncés sont surtout des crédits déjà engagés et des crédits recyclés des contrats de plan. Ils sont insuffisants. La crise appelait l’ouverture de crédits nouveaux et d’une autre ampleur, à l’instar des plans adoptés par nos voisins européens : Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne….pour ne citer que ceux-là.
Un plan bancal parce qu’il laisse presqu’entièrement de côté un pilier essentiel de l’économie, la consommation. A l’évidence, le pouvoir en place n’a pas entendu les revendications des manifestants qui ont crié leurs souffrances dans la rue le 29 janvier dernier, il n’a pas compris que la crise était d’abord et surtout une crise du pouvoir d’achat, une crise de la fin de mois.
N’est-ce pas un peu facile de critiquer, sans proposer d’alternative crédible ?
C’est inexact. Le Parti Socialiste est certes une force de contestation, mais, fidèle à sa vocation de Parti de Gouvernement, c’est aussi une force de proposition. J’en veux pour preuve le plan d’action contre la crise qu’il vient de publier et dont les experts, pas forcément de Gauche, s’accordent à reconnaître la pertinence.
Le Plan des socialistes, ce sont 50 milliards d’euros à injecter, massivement et d’urgence, dans l’économie. Face à la crise, nos propositions relèvent pleinement le défi écologique (tarification incitative à l’économie d’énergie, investissement massif dans le transport propre…). Elles comportent ensuite un volet financier qui ne peut être ignoré et un volet visant à relancer l’investissement, en commençant par l’investissement public en partenariat avec les collectivités locales. Elles contiennent enfin des propositions pour améliorer tout de suite le pouvoir d’achat des Français et à protéger les salariés contre les licenciements tout en relançant l’emploi. Je livre ci-après, en vrac, quelques mesures à titre d’exemples, mais la liste est beaucoup plus longue :
• Une aide immédiate de 500 euros à ceux qui touchent la prime pour l’emploi ou un des minima sociaux (RMI, API, AAH…)
• Une revalorisation du SMIC de 3 % au 01/02/009
• Une revalorisation immédiate de 10 % des allocations logement
• Une baisse de 1 point du taux de TVA
• La mise en chantier de 300 000 logements sociaux sur les 2 ans à venir
• Le gel des 30.000 suppressions de postes dans la fonction Publique et l’arrêt du plan social dans les hôpitaux (20.000 suppressions de postes prévues)
• L’amélioration de l’indemnisation du chômage partiel et des salariés victimes de licenciements économiques
• L’encadrement strict des licenciements boursiers ou de profitabilité
• La création de 100.000 emplois aidés, etc.
Voilà du concret pour le pouvoir d’achat et l’emploi ! Nous allons nous employer à populariser ce plan et, dans les semaines qui viennent à monter au créneau des élections européennes.
Je suis retraité de la Fonction Publique où j’ai exercé, après une courte expérience dans le privé d’ouvrier sur bois, d’abord les fonctions d’inspecteur du travail pendant 20 ans, puis celles de directeur de l’emploi et enfin d’IGAS. Toute ma carrière s’est déroulée dans le secteur social, mais c’est le métier d’inspecteur du travail qui a décidé de mon engagement politique et qui m’a donné le goût de me battre aux côtés des plus faibles.
Comment abordez-vous cette fonction ?
Avec la conscience des difficultés et l’espoir de la renaissance. Les difficultés, tout le monde les connaît aussi bien au niveau national qu’à Chevilly-Larue. Après un congrès de Reims chaotique, notre 1ère secrétaire Nationale, Martine Aubry, a lancé les bases du renouveau du Parti ; elle devrait trouver prochainement la voie d’une coopération fructueuse avec Ségolène Royal et les autres personnalités de notre parti, elle l’a confirmé dimanche 1er février devant tous les secrétaires de section rassemblés à la Mutualité. À Chevilly-Larue, après les élections municipales qui ont vu quelques socialistes choisir avec la fédération socialiste du Val-de-Marne une autre voie que celle adoptée par la section, il faut aussi rassembler. Comme je l’ai dit aux vœux de la section le 16 janvier dernier, je ne veux pas faire de distinction entre les socialistes et ma tâche est de les réunir tous pour faire en sorte que le PS soit une force cohérente pour la Gauche chevillaise. Tous les socialistes chevillais étaient aux vœux de la section, tous les socialistes étaient dans la rue le 29 janvier aux côtés des syndicats. Ce sont des actes aussi naturels qui fondent une renaissance du socialisme et je veux engager la section dans cette voie à Chevilly-Larue : j’ai l’ambition d’être le secrétaire du rassemblement dans l’action.
Oui, mais concrètement, comment pouvez-vous faire avec des socialistes à la fois dans la majorité et l’opposition municipale ?
Effectivement ce n’est pas facile. Mais, je crois que le dialogue et le travail au sein de la section, qui est la maison commune, permettront des rapprochements et de nouvelles possibilités de bâtir l’avenir. J’ai la conviction que tous mes camarades, quel que soit le positionnement de chacun, souhaitent jouer la carte de l’apaisement. Je l’ai vérifié à notre cérémonie des vœux, qui, je le rappelle, a rassemblé tous les socialistes. C’est un premier pas. Après le travail en section, il faudra aborder celui au sein du conseil municipal. Ce sera probablement un peu plus difficile. Des socialistes sont engagés à la fois dans la majorité municipale et dans l’opposition, mais une opposition constructive guidée par le seul souci de l’intérêt général. Il faudra sans doute trouver avec l’ensemble des forces de Gauche au Conseil un mode de fonctionnement original permettant à la municipalité de mettre en œuvre sa politique et aux socialistes de faire valoir leur identité. Nous n’avons pas aujourd’hui les réponses, mais c’est dans ce sens que nous devons travailler.
Notre pays entre en récession : pensez-vous que le plan de relance du gouvernement peut l’enrayer ?
Non, nous n’entrons pas en récession, nous sommes, hélas, en plein dedans, et, sans doute que le pire est devant nous. Le dernier chiffre connu de la montée massive du chômage en décembre dernier est inquiétant. A mon avis, la droite, anesthésiée par les promesses du président de la République, n’a pas pris la mesure des difficultés qui s’abattent sur nos concitoyens. Son plan est un plan riquiqui et un plan bancal, voué malheureusement à l’échec, en dépit des efforts de communication du Gouvernement pour faire croire le contraire.
Un plan riquiqui parce qu’il n’est pas massif ; les 27 milliards annoncés sont surtout des crédits déjà engagés et des crédits recyclés des contrats de plan. Ils sont insuffisants. La crise appelait l’ouverture de crédits nouveaux et d’une autre ampleur, à l’instar des plans adoptés par nos voisins européens : Allemagne, Grande-Bretagne, Espagne….pour ne citer que ceux-là.
Un plan bancal parce qu’il laisse presqu’entièrement de côté un pilier essentiel de l’économie, la consommation. A l’évidence, le pouvoir en place n’a pas entendu les revendications des manifestants qui ont crié leurs souffrances dans la rue le 29 janvier dernier, il n’a pas compris que la crise était d’abord et surtout une crise du pouvoir d’achat, une crise de la fin de mois.
N’est-ce pas un peu facile de critiquer, sans proposer d’alternative crédible ?
C’est inexact. Le Parti Socialiste est certes une force de contestation, mais, fidèle à sa vocation de Parti de Gouvernement, c’est aussi une force de proposition. J’en veux pour preuve le plan d’action contre la crise qu’il vient de publier et dont les experts, pas forcément de Gauche, s’accordent à reconnaître la pertinence.
Le Plan des socialistes, ce sont 50 milliards d’euros à injecter, massivement et d’urgence, dans l’économie. Face à la crise, nos propositions relèvent pleinement le défi écologique (tarification incitative à l’économie d’énergie, investissement massif dans le transport propre…). Elles comportent ensuite un volet financier qui ne peut être ignoré et un volet visant à relancer l’investissement, en commençant par l’investissement public en partenariat avec les collectivités locales. Elles contiennent enfin des propositions pour améliorer tout de suite le pouvoir d’achat des Français et à protéger les salariés contre les licenciements tout en relançant l’emploi. Je livre ci-après, en vrac, quelques mesures à titre d’exemples, mais la liste est beaucoup plus longue :
• Une aide immédiate de 500 euros à ceux qui touchent la prime pour l’emploi ou un des minima sociaux (RMI, API, AAH…)
• Une revalorisation du SMIC de 3 % au 01/02/009
• Une revalorisation immédiate de 10 % des allocations logement
• Une baisse de 1 point du taux de TVA
• La mise en chantier de 300 000 logements sociaux sur les 2 ans à venir
• Le gel des 30.000 suppressions de postes dans la fonction Publique et l’arrêt du plan social dans les hôpitaux (20.000 suppressions de postes prévues)
• L’amélioration de l’indemnisation du chômage partiel et des salariés victimes de licenciements économiques
• L’encadrement strict des licenciements boursiers ou de profitabilité
• La création de 100.000 emplois aidés, etc.
Voilà du concret pour le pouvoir d’achat et l’emploi ! Nous allons nous employer à populariser ce plan et, dans les semaines qui viennent à monter au créneau des élections européennes.
Accueil du site |
Contact |
Plan du site |
Espace privé |
Statistiques |
visites : 338006
fr Actualités et manifestations Interviews ?