Rencontre avec Marc BAÏETTO : délégué régional en Rhône-Alpes, maire d’Eybens et Premier vice-président du Conseil général de l’Isère
« Afficher, dans les halls d’accueil, les principes qui guident la laïcité »
vendredi 10 avril 2009 par B.TRANCHANT
André Rossinot, président du CNFPT, et Marc Baïetto, délégué régional en Rhône-Alpes Grenoble, ont présenté, début mars, la « charte de la laïcité dans les services publics ». Outil d’information, ce document rappelle le principe fondamental et républicain de laïcité dans les services publics. Entretien avec Marc Baïetto, par ailleurs maire d’Eybens et Premier vice-président du Conseil général de l’Isère.
Vous avez présenté, le 3 mars dernier, la « charte de la laïcité dans les services publics » dans le cadre du CNFPT. De quoi s’agit-il ?
La question de la laïcité et des valeurs républicaines renvoie au problème du voile et du positionnement religieux dans l’espace public. Il n’est pas question de baisser les armes, à plus forte raison dans un établissement spécialisé dans la formation, tel que le CNFPT, au risque de s’exposer à des lendemains douloureux. C’est la raison d’être de cette charte qui s’inscrit dans la continuité des travaux de la commission Stasi de réflexion sur l’application du principe de laïcité mise en place en 2003. Et dont les conclusions ont fait l’objet d’un consensus dans le pays.
Y a-t-il lieu de craindre une immixtion du fait religieux dans la sphère publique ?
Faute de vigilance, le risque d’un refuge dans les valeurs religieuses est en effet réel. La crise économique ne peut, à cet égard, que jouer un rôle accélérateur, en favorisant extrémismes et intégrismes de tous poils, au mépris des valeurs républicaines qui nous sont chères.
Quid de l’utilité de cette charte ?
Il s’agit d’indiquer, dans les halls d’accueil des bâtiments publics, les principes qui guident la laïcité, dans un respect mutuel. Nul ne doit transiger sur les valeurs républicaines, au risque de mettre en péril notre édifice commun.
Tous les bâtiments du CNFPT sont-ils concernés par la mise en œuvre de cette charte ?
C’était le souhait du président Rossinot, lorsque nous l’avons établie. Il nous est apparu important, en effet, de donner une certaine solennité à l’événement. En Isère, de nombreuses administrations territoriales ont émis le souhait de se procurer cette charte. Je l’ai fait dans ma propre commune, à Eybens. Au point que tous les bâtiments publics en sont désormais pourvus. Il me paraît essentiel de rappeler à nos concitoyens ce qu’est un espace commun partagé. La République à laquelle nous appartenons tous, respectueuse de chacun, se doit de développer l’esprit laïc, au sens premier du terme. À charge, pour les fonctionnaires, d’en être les fidèles relais.
Le respect du principe de laïcité est-il une garantie contre les discriminations ?
Oui. Dans le cas de la FPT, le principal obstacle est d’admettre que la laïcité est ouverte à tous et qu’un fonctionnaire n’est pas nécessairement le meilleur dans sa catégorie. C’est accepter l’intégration dans le tissu social du handicap ou de personnes en situation d’illettrisme. Il nous appartient de faire le maximum pour fournir aux personnes de toutes conditions un poste adapté à leur profil. C’est un ensemble de démarches qu’il nous faut mettre en œuvre pour que la fonction publique s’honore de s’ouvrir à tous, en dépassant le stade des intentions.
Quelle suite entendez donner à cette initiative ?
Nous souhaitons consacrer une conférence au thème de la laïcité, dans le cadre d’une journée d’étude que nous mettrons sur pied dans les toutes prochaines semaines. Il ne suffit pas de s’en tenir à l’affichage, encore faut-il clarifier les positionnements des uns et des autres.
Propos recueillis par Bruno Tranchant
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