ps chevilly larue

Intervention du Conseil municipal du 14 décembre 2010

vendredi 17 décembre 2010


Je prends la parole pour cet exercice politique, au nom des groupes socialistes et apparentés et socialistes et citoyens. Cette démarche participe d’un travail de construction effectué tout au long de ces derniers mois, dans l’intérêt des chevillais.

Cette année encore, le débat d’orientation budgétaire s’inscrit dans un contexte particulièrement difficile. Les mesures de relance qui figuraient dans le précédent exercice ne le seront plus dans celui de 2011. Soit, une perte en ligne de 16 milliards d’euros pour le pays ! Pourtant, la France est loin d’être sortie de la crise. La consommation donne ainsi des signes de faiblesse, dont nous mesurons chaque jour les effets à Chevilly-Larue. L’investissement des entreprises commence à peine à se redresser après deux années de baisse, et il n’y a aucun signe de reprise dans l’industrie. Tant et si bien que l’emploi recule inexorablement.
Face à ce bilan, force est de constater que le plan de relance gouvernemental n’a pas eu les effets escomptés. Ce sont même les collectivités qui ont supporté l’essentiel du fardeau. Lesquelles réalisent déjà 73 % de l’investissement public. Depuis plusieurs années, les élus socialistes se mobilisent pour défendre les PME-TPE, premières victimes de la crise. Ce, par la création de fonds d’aide de développement industriel et artisanal, le rééchelonnement de dettes et l’accélération de paiements sur commandes publiques, des investissements massifs pour anticiper les mutations de secteurs d’activité sensibles, ou bien encore l’aide à l’économie sociale et au secteur associatif.

Victimes d’une véritable saignée financière, ces mêmes collectivités ont consenti d’importants efforts de relance, limitant ainsi l’impact de la crise sur les territoires. Fort de ce constat, le gel des dotations va les contraindre à poursuivre leurs engagements dans un contexte de réduction drastique de leurs ressources. La réforme territoriale n’aura qu’une conséquence unique : gripper le seul outil de relance qui fonctionne à ce jour.

À cela, s’ajoute le renoncement coupable de Nicolas Sarkozy et François Fillon en matière de politique de la ville. Depuis les émeutes de 2005, la situation n’a cessé d’empirer : chômage, violence, échec scolaire et précarité sont devenus le lot quotidien de plusieurs millions de nos concitoyens. Notre ville est bien placée pour le savoir. Et vous pouvez naturellement compter sur vos élus socialistes pour défendre toute mesure favorisant l’investissement, la croissance et l’emploi. Et dénoncer, autant que faire se peut, une loi de finances qui ne fait que confirmer la volonté de l’État de geler en valeur, pour les trois prochaines années, les dotations allouées aux collectivités.

Pas sûr, dans ces conditions, que les mesures cosmétiques suffisent à soigner les plaies béantes. Sur le principe, nous ne pouvons naturellement que souscrire à la mise en œuvre d’un Agenda 21 sur la ville, ne serait-ce que pour contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique et préparer ainsi la suite du protocole de Kyoto, à Johannesburg, en 2011.
À condition, toutefois, que le pari des énergies renouvelables nous engage dans une démarche « onusienne » visant à rendre quantifiable les émissions de gaz à effet de serre. Et qu’il ne se réduise pas à une simple campagne d’affichage, à visée électoraliste. Plus de la moitié des municipalités ont d’ailleurs signé la Convention des maires qui les contraint à réduire de 20 % au moins les émissions de gaz à effet de serre d’ici 2020, par le biais de politiques de transport, d’urbanisme, de gestion des déchets et d’énergie audacieuses, ce dont nous nous félicitons. Dans l’esprit des élus socialistes, cette démarche doit être le symbole d’un projet d’aménagement durable pour la ville.
Nous sommes également convaincus de la nécessité d’agir ensemble pour conjuguer développement économique durable, cohésion sociale et solidarité.

Cette logique vaut également pour l’habitat. À l’heure où la France fête les dix ans de la loi SRU qui a permis la construction de nombreux logements sociaux, tout en garantissant un peu plus de mixité sociale dans nos villes, le désengagement de l’État et les aléas du marché immobilier causent des ravages. Nous ne sommes donc pas tout à fait certains que la densification soit la solution, là où la requalification pourrait être la norme avec des infrastructures adaptées. Soyons attentifs, d’autant que les crédits se font rares.

Un mot, pour finir, sur la désinvolture, l’imprévoyance et l’incompétence gouvernementale. La disparition de la taxe professionnelle n’est pas seulement injuste, elle est inique. Au total, c’est 1 milliard supplémentaire que l’État va devoir compenser. L’affaiblissement des capacités de financement des collectivités ne sera pas sans conséquence sur l’avenir de notre économie et la qualité des services rendus à la population. L’intercommunalité peut nous aider à sortir de l’ombre, au prix d’une remise à plat des choix opérés jusqu’ici. Si le pôle Orly-Rungis présente des avantages indéniables d’un point de vue économique et pécuniaire, la mise à mal des finances locales peut offrir à la ville l’opportunité de se rapprocher une bonne fois pour toute de ses alliés politiques historiques. De ce point de vue, le choix du Val de Bièvre peut être une chance. Et n’a t-on pas coutume de dire que la chance appartient aux audacieux…

Bruno TRANCHANT

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