ps chevilly larue

La communication publique en quête de nouveaux défis

vendredi 5 juin 2009 par B.TRANCHANT

L’Association Communication publique fête son vingtième anniversaire. L’occasion, pour son président, Pierre Zémor, de rappeler les rôle et missions d’un organisme attaché au respect de l’indépendance des médias et à l’éthique de l’authenticité.
Vingt bougies et une indépendance qui ne se dément guère au fil du temps. L’association Communication publique creuse, année après année, son sillon, dans les pas de son président, Pierre Zémor, qui s’interroge aujourd’hui sérieusement sur l’aptitude des usagers à faire face à la crise et aux défis qui nous attendent. Quid des mutations nécessaires des modes d’expression et de relation ?, s’interroge-t-il, avant de pointer la proximité « souvent ambiguë » de la communication publique et de la politique, la séduction exercée par les « démarches réduisant le citoyen à un client ou un touriste de la chose publique » et les difficultés qu’elle éprouve pour faire admettre aux médias le bien-fondé d’une mission visant à assurer des relations de qualité avec l’opinion.

Intérêts collectifs

« De surcroît, dans le grand concert des émetteurs publics, les communications des territoires ont la gageure de sortir de la cacophonie que font entendre aux citoyens la géométrie variable à n dimensions des compétences, les croisements de financements et la complication inouïe des processus de décision », poursuit l’ex-président de la Commission nationale du débat public. S’ensuit l’impératif de garantir la fiabilité de contenus « frappés du sceau de la légalité », à l’heure où les nouvelles technologies de l’information se plaisent à diluer la responsabilité éditoriale.
À ceux qui ont trop longtemps refoulé la « communication citoyenne », au profit d’une « communication financière, mobilisée à séduire les actionnaires », il oppose un modèle « d’utilité publique, politique ou institutionnelle », seul à même « d’accompagner l’action des pouvoirs et services publics ». « En réponse aux demandes irrationnelles qui montent dans les peurs ou l’émotion, il donne des signes de compréhension et de solidarité », affirme-t-il. À charge, pour lui, de « tirer de la révolution numérique l’occasion d’être mieux en phase avec un monde désormais réticulé ». Et de « parler vrai ». Manière, assure-t-il, de sortir du marasme dans lequel notre société est engoncée.

Transparence

Chaud partisan de la « transparence de l’explication » et de la « pédagogie par le dialogue », Pierre Zémor a une foi inébranlable dans la confrontation et le débat. « C’est sur son aptitude à des relations vraies que la communication est attendue, prévient-il. Bien des solutions peuvent venir de plus de participation des citoyens. La concertation, à chaque fois que nécessaire, offre la forme la plus aboutie de la communication. Le débat contradictoire civilise la controverse et donne plus de chance au compromis social ». Et d’appeler élus et responsables locaux à « dépasser l’immédiateté » des enjeux électoraux, en élevant le niveau de l’information. La politique n’est pas un objet de consommation, note-t-il. D’où la nécessité d’ouvrir le champ de l’imagination en redonnant la parole aux acteurs, plutôt qu’à leurs doublures médiatiques.
« Communiquer n’est pas seulement promouvoir », renchérit-il. Associer les citoyens à la décision suppose l’aptitude des pouvoirs publics à privilégier le « sens de la relation ». À charge, pour les médias, de « favoriser un vrai débat public » et de rechercher « l’éthique de l’authenticité » propre à « l’intelligence collective ».

Bruno Tranchant

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