ps chevilly larue
Rencontre avec… Jean FABBRI, Maître de conférences, Secrétaire Général du SNESUP

« L’université ne peut se plier à une logique déterministe »

vendredi 13 mars 2009


Que vous inspirent les négociations en cours avec Valérie Pécresse ?
Il n’y a pas de négociations, mais un mouvement sans précédent autour de la recherche. Laquelle est mise à mal par les suppressions d’emploi, le projet de décret ministériel et la fragilisation des organismes spécialisés. Avec, en toile de fond, le démantèlement du CNRS, de l’INSERM et des chaires mixtes qui concentrent, sur un tout petit périmètre, des moyens dont sont privés la plupart des universitaires et autres chercheurs.
La vérité, c’est qu’il nous faut faire face à des retards de crédits incessants, un immobilier vétuste et un investissement dans la matière grise proche du degré zéro. Ce qui nous vaut de réclamer des postes statutaires pour exercer nos missions dans de bonnes conditions. Nous ne voulons pas d’un décret qui fasse éclater la solidarité entre nos activités de recherche et de formation. Or, le gouvernement refuse toute discussion avec les organisations syndicales qui portent la contestation.

Quelle vision de l’Université opposez-vous au gouvernement ?
Depuis plusieurs années, le SNESUP milite pour un rapprochement des formations post-baccalauréat. Celles-ci sont aujourd’hui éclatées entre les filières sélectives - classes préparatoires, grandes écoles, universités - et techniques. Notre pays doit donc investir massivement dans la recherche et la formation. À charge, pour nous, de créer un vrai modèle de service public, au profit de la collégialité entre établissements. Le contraire, en somme, de la logique managériale et libérale que le gouvernement nous a imposée, par le biais de la loi LRU. Ce modèle entrepreneurial appartient au passé. Il ne peut être importé dans le monde universitaire qui s’appuie sur une tradition collégiale multiséculaire, respectueuse de la diversité et du débat.

La perspective d’une nouvelle loi vous semble-t-elle opportune ?
Oui. Le modèle que la majorité parlementaire tente d’imposer est sans fondement. Compte tenu de la forte mobilisation - plus de 30 000 manifestants ! - que suscite le texte défendu par Valérie Pécresse, une remise à plat s’impose, en prenant appui sur les propositions des organisations syndicales. L’université ne peut en aucun cas se plier à une logique déterministe.

Propos recueillis par Bruno Tranchant

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