tribune groupe PS et apparentés - Journal municipal - Janvier 2010
Intolérance et Populisme
lundi 21 décembre 2009 par M.RIZKI
C’est peu dire que le débat sur l’identité nationale part à « vau l’eau ». Aux déclarations intempestives de ministres visiblement peu inspirés, aux égarements de députés abandonnés à leurs turpitudes, il y a quelque chose de malsain dans cette affaire aux relents nauséabonds. Ces arrière-pensées électoralistes, savamment entretenues par le chef de l’État, ont pour unique objectif de balayer d’un revers de main les méfaits de la politique gouvernementale dont nous mesurons chaque jour les effets ici même, à Chevilly-Larue. Et de surfer sur des thèses nationalistes pour le moins xénophobes.
Plus qu’un piège, une provocation dont nous nous serions bien passés. Loin en tout cas de la France que nous aimons, qui s’identifie au message universel de liberté, d’égalité, de fraternité… et de solidarité. Il nous faut donc rappeler avec force qu’il ne peut y avoir de plus mauvaise manière de poser la question qu’en reliant le principe d’identité avec le thème de l’immigration, du fait même du douteux ministère qui orchestre les débats. Au risque d’attiser les peurs et de faire de l’« autre » le bouc émissaire.
Osons le dire. Être français, c’est unir indissolublement trois dimensions : la reconnaissance juridique, pour commencer, le sentiment national autour des valeurs qui nous sont communes, ensuite, la citoyenneté républicaine, enfin, qui appelle au respect de droits et de devoirs. C’est le sens du projet national qui nous unit, au-delà même de nos différences. Jaurès, dont la pensée est aujourd’hui dévoyée par les plumes de Sarkozy ne rappelait-il pas que « Le socialisme se sert de la patrie elle-même pour la transformer et pour l’agrandir » ? Il ne tient qu’à nous d’assumer cet héritage.
Mostafa RIZKI Conseiller municipal délégué élu du groupe Socialistes et apparentés