Le contre-feu des élus socialistes
mardi 24 novembre 2009 par B.TRANCHANT
Après la publication, par l’UMP, du Livre noir des régions socialistes, les élus répliquent. Et dénoncent les dérives d’une politique gouvernementale marquée par la création de nombreuses taxes et des transferts de charges non compensés.
La riposte n’a pas tardé. Après la présentation, par Roger Karoutchi et Xavier Bertrand, du Livre noir des régions socialistes, les élus incriminés n’ont pas manqué de renvoyer l’UMP à ses turpitudes. C’est d’abord Jean-Paul Huchon qui s’y est collé en fustigeant un parti qui, en moins de trois ans, a « triplé la dette de l’État et créé 11 taxes à la tête du gouvernement ». Ce, au moment où celui-ci absorbe 80 % des recettes fiscales, contre 2 % seulement aux régions. Soit, 245 milliards d’euros contre 5,1 milliards ! D’où une hausse des prélèvements entre 2003 et 2009 qui ne représente guère qu’une progression annuelle de 3 € par habitant. La moitié d’un paquet de cigarettes…
La situation n’en est pas moins ardue puisque les exécutifs assurent à eux seuls 13 % des dépenses locales, alors qu’ils ne perçoivent que 7 % du produit de la fiscalité directe. Or, le gouvernement ne se prive pas de charger la barque en leur demandant d’augmenter la TIPP, pour faire face à ses propres dépenses. Un comble, à l’heure où le poids de la dette de l’État flambe pour atteindre 1 135 milliards d’euros, contre 141 milliards pour les collectivités. Lesquelles assument 73 % de l’investissement public !
Quant aux supposées dérives des dépenses de personnel, elles ne tiennent aucunement compte des efforts déployés par les régions pour financer les augmentations du point d’indice décidées par l’État. Sans parler des missions relevant des compétences transférées. « L’UMP croit-elle vraiment que l’on peut intégrer 130 000 agents supplémentaires sans voir les dépenses de personnel augmenter ? », s’interroge un élu.
Difficile, par ailleurs, de souscrire à l’idée que les édiles se livrent à un véritable gaspillage de l’argent public lorsqu’on sait que plus de 70 % de leurs frais de fonctionnement sont alloués aux transports, à la formation et à l’apprentissage. Si l’on y ajoute le développement économique et les politiques d’aménagement du territoire, c’est 80 % de leur budget qui est consacré aux actions qui leur permettent de préserver les services publics et de soutenir les priorités économiques et sociales chères à nos concitoyens.
Ambition à la baisse ? Les régions investissent désormais au moins autant que l’État. Avec, en prime, des efforts substantiels pour rénover ou remplacer l’ensemble du parc TER. Pendant ce temps-là, le gouvernement réduit la voilure, en se défaussant sur les collectivités pour financer les politiques qui relèvent de sa compétence. L’exemple vaut pour les Lignes à grande vitesse (LGV), l’ANRU ou le plan Campus. À charge, pour les régions, de lui reverser quatre fois plus qu’elles ne perçoivent en subventions d’investissement. Gageons que le prochain Livre noir de l’UMP portera sur les dépenses folles de l’Élysée. À coup de sondages à répétition…
Bruno Tranchant
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