Réunion : l’état de choc !
jeudi 19 février 2009 par B.TRANCHANT
En visite à La Réunion, les membres de la délégation socialiste ont affiché leur solidarité vis-à-vis des habitants de l’île et réaffirmé leur volonté de prendre une part active à la sortie de crise.
Flambée des prix, économie en berne, crise des crédits… À plusieurs milliers de kilomètres de la capitale, la Réunion traverse l’une de périodes les plus sombres de son histoire. Avec un taux de chômage de 26 %, une inflation de 2,8 % - contre 1,2 dans l’Hexagone - et un seuil de pauvreté qui atteint désormais 52 % de la population, la situation paraît de plus en plus hypothétique. Sans parler du nombre anormalement élevé d’allocataires du RMI, des différences tarifaires avec la Métropole pouvant aller jusqu’à 60 %, selon UFC Que Choisir, et une démographie galopante. La coupe est pleine…
Revendications
Depuis 2007, la situation n’a fait qu’empirer. La crise bancaire et le rétrécissement de l’accès au crédit ont entrainé la disparition de nombreux terrassiers dans le bâtiment. Les spécialistes évaluent ainsi la perte à 1 200 emplois dans ce secteur, au cours des deux dernières années. Les exemples sont légion. Dans l’automobile, en particulier, où le marché a connu une baisse spectaculaire (- 25 %) au cours des trois dernies mois.
Difficile, dans ces conditions, de fermer les yeux. Partis à la rencontre d’un collectif rassemblant les forces vives de la gauche locale (CGTR, CFTC, CFDT, AC, FSU, UNEF, UNL, Parti de Gauche, « Agir pour nout tout »), la délégation socialiste, composée pour l’occasion du sénateur de Paris, David Assouline, du député de Saône-et-Loire, Arnaud Montebourg, et du directeur de Cabinet adjoint de Martine Aubry, David Lebon, a pris connaissance des revendications de ses interlocuteurs : 200 € d’augmentation immédiate des salaires, minima sociaux, aides et bourses étudiantes, hausse des aides au logement et gel des loyers sociaux, baisse de 20 % des produits de consommation courante (dont l’essence), diminution du prix de la bouteille de gaz à hauteur de 5 €.
Injustice
Depuis l’élection de Sarkozy, l’Outre-mer est déconsidérée et l’approche « colonialiste » d’Yves Jégo a créé un véritable fossé entre les habitants des DOM et la République.
Triste constat qui fait écho à la situation métropolitaine. Tous les acteurs reconnaissent ainsi la légitimité de la revendication du pouvoir d’achat. « Tous nous ont fait part du sentiment d’abandon qui se répand, témoignent les membres de la délégation socialiste. Les élus nous ont expliqué la multiplication des permanences saturées de personnes ne pouvant plus nourrir leur famille. Dès le 15 de mois, entre remplir le frigo et payer la facture d’électricité, beaucoup choisissent la survie. Les édiles ne peuvent plus faire face. La population est dos au mur et l’activité des CCAS n’est pas en mesure de faire face à la demande. L’explosion sociale est donc possible ».
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