Défiance
samedi 26 mars 2011
Les urnes ont donc rendu leur verdict. Et, à travers elles, les électeurs ont exprimé leur souhait de reconduire le conseiller général sortant dans ses fonctions. Mais, au-delà de ce constat et du climat particulièrement lourd qui a dominé la campagne et valu aux candidats socialistes du département de subir les foudres d’un clan rompu aux pratiques d’appareil, ces élections ne font que confirmer un phénomène inquiétant : l’abstention record ! Autant dire qu’elle donne une dimension toute relative au succès du maire auquel il appartient, plus qu’à quiconque, d’en tirer les enseignements.
Signe des temps ? Sans doute, d’autant que pour la première fois, deux phénomènes se conjuguent : le sentiment de déclassement individuel et celui de décrochage qui se traduit, concrètement, par un rejet de la classe politique. Tant et si bien que le vainqueur du scrutin est renvoyé à un examen de conscience. Il lui faudra donc bien plus que des coups de menton et des attaques en rafale contre son principal opposant de gauche pour retrouver la confiance des électeurs chevillais, désabusés et habités par le doute.
Prenons garde, d’autant qu’à moins d’un an de la présidentielle, l’ombre d’un nouveau 21 avril plane au-dessus de nos têtes. Et, cette fois-ci, les discours incantatoires anti-FN ne suffiront plus pour contenir les foudres d’un électorat qui ne croit plus guère dans ses élus.
Nul doute, dans ces conditions, que les classes populaires chevillaises doivent sentir que les socialistes sont à leur côté, à l’heure où 28 % des ouvriers portent leurs voix sur les extrêmes, faute de mieux. Au fond, Copé n’a pas tort : désormais, lorsqu’on vote pour Le Pen, on désigne une présidentiable, quelqu’un qui pourrait un jour occuper le fauteuil de l’Élysée. Comprenne qui pourra !