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UNIVERSITÉ D’ÉTÉ À LA ROCHELLE, les 27, 28, 29 août 2010
Vers un nouveau modèle de croissance
lundi 30 août 2010 par B.TRANCHANT
Les collectivités locales jouent un rôle moteur dans la mise en œuvre des politiques d’emploi et de développement économiques. Au prix d’efforts considérables en matière d’investissements publics.
« L’action publique des collectivités face aux mutations politiques et économiques ». À l’heure où la crise bât son plein, le sujet tombe à pic… Les élus le savent mieux que quiconque. Confrontés à une chute importante de la croissance, au chômage et aux mutations du monde industriel, ils en mesurent chaque jour les effets. « Il ne s’agit pas d’une crise conjoncturelle, analyse Guillaume Bachelay. C’est une crise de système, qui s’inscrit dans le cadre d’une compétition mondiale ». D’où la nécessité d’une « approche collaborative » et de politiques fiscales incitatives fondées sur une « modulation » de l’impôt sur les sociétés, affirme le vice-président du Conseil régional de Haute-Normandie.
Puissance publique
« Le capital doit redevenir public dans une grande partie de notre économie », poursuit l’édile, partisan d’une « logique d’avances remboursables » et de la création d’un pôle public d’investissement industriel décliné localement, en « laissant aux élus la possibilité de l’affecter et de l’orienter ». En écho, Pierre Cohen, député-maire de Toulouse, s’interroge sur le positionnement des collectivités territoriales face à notre modèle économique. Quel accompagnement ? Quel soutien à la recherche ?, se demande-t-il. Midi-Pyrénées compte ainsi un pôle de compétitivité des plus performants dans le domaine de l’aéronautique. Fort de ce constat, la puissance publique doit se questionner sur l’avenir des modes de transports, du savoir et de l’innovation. « Nous devons être en capacité de produire et d’innover », renchérit l’édile de Haute-Garonne.
« La question de l’architecture de notre système productif pose question », estime pour sa part Bernard Soulage. Ce sera même l’un des principaux enjeux politiques à l’avenir. Le capital public doit toujours être associé au financement privé, insiste le vice-président de la Région Rhône-Alpes. Lequel s’inquiète de l’absence d’une politique industrielle européenne digne de ce nom et du manque de concertation de nos partenaires d’Outre-Rhin, avant d’appeler à la multiplication des échanges politiques entre élus socialistes et du SPD. « Les socialistes doivent clairement se démarquer des écologistes et de leur modèle de développement sur le plan industriel », note pour sa part Jacques Auxiette, patron de la Région des Pays de la Loire. « Nous ne serons pas en capacité de répondre aux préoccupations de nos concitoyens en suivant le crédo vert sur ce point ». Et de réaffirmer le rôle essentiel de la puissance publique en matière de développement industriel. Seul moyen, assure-t-il, de booster l’économie française, en favorisant la diversification et l’innovation « au plus près du terrain ». « Nos entreprises ne pourront prospérer et se développer qu’en s’internationalisant », conclut-il.
Proximité
« Les nouveaux modèles de croissance doivent avoir un caractère social », juge une édile qui insiste sur la nécessité, pour les collectivités, de définir des politiques de proximité. Contrepoids politique et social indispensable au système déployé par le gouvernement, qui s’emploie chaque jour un peu plus à « marchandiser la santé » et à démanteler la quasi intégralité de nos services publics. « Les socialistes doivent être porteurs d’une société d’économie mixte », fait valoir un élu du Doubs. « L’effort public ne suffit pas en tant que tel », affirme un autre, tout en s’interrogeant sur la pertinence, pour les collectivités, de s’associer durablement aux politiques de développement industrielles.
B.T.