L’Île-de-France, terre d’audace et de défis
vendredi 30 octobre 2009 par B.TRANCHANT
De la gratuité des transports aux efforts déployés en faveur de l’action économique et sociale, la Région Île-de-France a su allier solidarité, ambition et innovation tout au long de la mandature. Retour sur cinq années de gestion qui ont valu à Jean-Paul Huchon et son équipe d’engager des mesures audacieuses.
Jean-Paul Huchon a le sourire. Il y a peu, un ami lui offrait un portrait peint de Salvador javascript:barre_raccourci(’’,’’,document.formulaire.texte)Allende qu’il exhibe fièrement. Retrouvé mort en 1973 dans le palais de la Moneda bombardé par les putschistes, cet homme politique chilien, érigé en héros par toute une génération de socialistes, fait désormais partie de notre mémoire collective. Du coup, le président du Conseil régional d’Île-de-France (CRIF) se laisse prendre au jeu. Pose pour la postérité. Peut-être ce personnage haut en couleur a-t-il servi de modèle à celui qui mettra bientôt un terme à son second mandat. Un exercice moins périlleux que les six premières années menées sur les chapeaux de roue à la tête de l’exécutif. Époque pas si lointaine où tout se négociait au forceps pour unir une majorité fragilisée par les urnes.
Grands chantiers
Changement de cap en 2004. Le Modem prend le parti de se rapprocher de la majorité sur les dossiers chauds, offrant ainsi à Jean-Paul Huchon une marge de manœuvre plus confortable. Suffisante, en tout cas, pour lui permettre de mettre à plat la politique d’aménagement du territoire au travers du Schéma directeur d’Île-de-France, le SDRIF, qui ouvre de réelles perspectives pour les trois prochaines décennies. Et définir un plan de mobilisation des transports, d’un montant de 18 milliards d’euros, axé sur une amélioration de l’offre. « Nous avons dû multiplier nos efforts par deux pour pallier la défaillance de l’État qui n’a pas mis le moindre centime d’euro dans les transports publics », déplore l’élu. Pas question, pour autant, de baisser les bras. Le contrat de projets 2007-2013 - 3 milliards d’euros, dont 2 sont financés par la Région - verra la mise en service, dès 2012, d’une quinzaine de projets lourds. « L’offre s’est densifiée, se félicite Jean-Paul Huchon. 500 millions d’euros ont ainsi été mobilisés depuis 2006, au profit des lignes de bus, des réseaux ferrés, avec une priorité apportée à la desserte de la grande et petite couronne, les liaisons banlieue à banlieue, le RER et plusieurs lignes de métro ». À ce rythme, tous les trains auront été remis à neuf d’ici 2016.
Ces investissements ne portent pas sur les seules infrastructures ou matériels roulants. « Désormais, les Rmistes peuvent se déplacer gratuitement, se réjouit le patron du CRIF. Les personnes qui se trouvent en situation de précarité bénéficient, pour leur part, d’une réduction de 75 %. Ce droit à la mobilité est entièrement pris en charge par nos soins. Nous sommes d’ailleurs les seuls à l’avoir fait ».
Efforts substantiels
Ce travail s’accompagne d’un soutien accru à l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation qui représentent 5 % du budget régional. « Soit, deux fois plus que l’État, s’empresse d’ajouter Jean-Paul Huchon. 84 projets universitaires sont en cours de réalisation, des bibliothèques aux restaurants, en passant par les logements étudiants ou les établissements ». Sans oublier les pôles Paris Est (104 millions d’€), Condorcet (66 millions d’€) et Saclay (260 millions d’€), directement concernés par une politique qui a mis les étudiants au cœur de ses priorités.
Dans le même temps, le « coup de pouce régional » a permis à 500 jeunes ayant eu la mention « Très Bien » au bac de percevoir, quatre années durant, une bourse de 2 600 € entièrement financée par la Région. D’autres se voient allouer une aide à la mobilité dans le cadre de leurs études à l’étranger. « Nous appliquons la gratuité des livres scolaires et du matériel pour les apprentis, poursuit l’édile. Sans compter que nous avons doublé la présence de jeunes apprentis dans les centres de formation ». Histoire de préserver des emplois en Seine-Saint-Denis et en Seine-et-Marne, notamment.
La Région s’efforce, par ailleurs, de soutenir les entreprises. Dans le cadre de l’opération PM’Up, 180 PME innovantes se sont vu attribuer, courant 2008, une aide au développement. Parallèlement, le fonds de garantie OSEO/Région a permis de créer ou de maintenir 15 500 postes, avec, à la clé, 570 millions d’€ d’encours bancaires garantis pour les PME franciliennes. Plusieurs autres dispositifs ont vu le jour : le Fonds de prêts d’honneur, le Fonds régional d’aide au conseil, l’aide à l’export AREX, ou bien encore le Fonds de développement des PMI qui a profité à plus de 500 projets.
Croissance verte
L’accessibilité à la culture, la diversité esthétique, l’accompagnement à la création et le développement des pratiques artistiques figurent également au rang des priorités régionales. « Nous avons soutenu plus de 200 troupes, la création littéraire par les résidences d’auteurs et 360 projets littéraires depuis 2007 », se plait à souligner Jean-Paul Huchon. Avant de passer en revue les politiques d’aides sociales et sanitaires mises en œuvre par l’exécutif : 250 maisons de retraite ont bénéficié d’aides ciblées, au même titre que les services d’urgences ou les personnes handicapées auxquelles 15 000 places ont été attribuées. Dans le même temps, la politique de la ville et l’animation sociale sont devenues les actrices incontournables des politiques régionales.
Autre grand défi du mandat : la croissance verte. « L’engagement de construire la première Éco-Région d’Europe a été tenu, constate l’intéressé. Une enveloppe de 1,4 milliard d’€, soit plus d’un tiers du budget régional, est consacrée à des actions environnementales ». Avec plusieurs priorités à la clé : développement du fret et des transports collectifs, lutte anti-bruit, construction et rénovation des lycées en HQE, soutien à l’éco-innovation, prime à la très haute performance énergétique en matière de logement… « Dix centres d’incinération ou de traitement des ordures ménagères ont également été créés grâce à la Région », renchérit Jean-Paul Huchon. Ces efforts valent aux politiques environnementales de figurer au troisième rang des priorités régionales, derrière l’éducation et les transports.
Difficile, pourtant, de pallier au transfert de charges non compensées par l’État qui touche l’Île-de-France de plein fouet… « Il a fallu, notamment, financer le passage de 1 500 à 11 500 agents TOS dans le domaine de l’éducation sans le moindre retour », regrette l’élu. Les exemples sont légion. « La non compensation représente un manque à gagner de l’ordre de 250 à 450 millions d’euros annuels, soit 5 à 10 % de notre budget ». Règlement de compte ? « Assurément, confie Jean-Paul Huchon. Nous payons là les effets d’une politique impulsée par un État jacobin, soucieux de reprendre la main dans les régions ». Pas sûr, toutefois, que celles-ci l’entendent de cette manière…
Bruno Tranchant
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